Il y a quelques jours en lisant un autre blog, je me suis rendue compte que je ne suis pas la seule à culpabiliser (ça ne me fait pas particulièrement plaisir, faut pas croire) quand je vois la "misère du monde" (je fais partie de la génération qui puise ses références dans le tube cathodique et ses citations sur le web).
Et Question culpabilité, je peux dire que la télé joue bien son rôle (alors qu'en jetant un coup d'oeil au coût de revient de certaines émissions, on se dit avec peu moins de reportage et un peu plus d'action ça pourrait faciliter les choses) :
Les enfants qui ne partent pas en vacances, les sans abris qui meurent de froid en hiver...bref chaque saison a son reportage racoleur...et on finit même par ne plus y faire gaffe tellement cela fait partie du paysage (et même pas besoin d'aller en Inde....).
Pourtant au retour de vacances la semaine dernière, j'ai été particulièrement mal à l'aise:
Habituée au SDF alcoolique -auquel je ne peux sûrement pas me comparer et - qui scande chaque matin son histoire sans même y croire, à la jeune femme - au bébé endormi - assise au pied de la station, je n'étais pas prête à le voir, lui.... De l'autre coté du quai, je le regardais suivre les gens, les bras tendus, les mains remplies de lunettes et briquets mais il semblait résigné, invisible à tous ceux qui ne rêvaient que de renter chez eux....
Dois je aller lui parler? (ce n'est pas parce qu'il vit dans la rue qu'il aura obligatoirement envie de me parler...)
Lui donner de quoi manger (ce qui ne résoudra pas la situation: argent ou nourriture, quoi comme nourriture)?
Et finalement ce qui me pose le plus de problème, c'est que la culpabilité que je ressens est aussi de la peur. Cette peur égoïste de ne pas savoir ce que le lendemain réserve.
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